Le trajet s'est déroulé en TGV jusqu'à Paris, métro jusqu'à la gare de l'Est, puis ICE vers Leipzig via Karlsruhe et Frankfurt am Rhein. Nous arrivons à 18h30. Sylvia Richter, membre de l'association "Saxe-Bretagne" nous attendait et nous a emmenés à notre hôtel à 500m de là. 

Nous découvrons dans ce premier contact les deux gares de Leipzig, celle de la Prusse et celle de la Saxe, identiques, mais côte à côte et ensuite raccordées, faisant un ensemble imposant.

Un peu plus loin, une fresque murale sur un ancien immeuble évoquant la chute du mur de Berlin. C’est en effet des églises de Leipzig que sont parties les manifestations qui ont abouti à l'effondrement de la RDA.

Les chambres sont agréables dans cet Hôtel-Hostel (auberge). Un refugié syrien nous prépare un bon repas. Nous sortons faire une première découverte de Leipzig et de sa bière "Gosse".

Une des gares de Leipzig

 

Une fresque murale

Lundi 8 avril, après un bon petit déjeuner allemand, nous partons avec un guide francophone faire le tour de Leipzig.

Ville marchande s'il en fut, sa vie était rythmée par deux foires annuelles. La ville à été reconstruite au XIIIeme siècle par des blocs séparés de larges rues permettant l'apport des marchandises et des galeries qui servaient de lieux de vente à l'abri des intempéries.

Des galeries marchandes, souvent couvertes, permettaient d'aller d'une rue à l'autre.

Par ailleurs, notre hôtel est tout proche de la place du Marché. Cette grande place est bordée par l'ancien Hotel de Ville.

Nous circulons à travers ce réseau de galeries et allons d'abord à l'église St. Nicolas caractéristique avec  avec ses colonnes en troncs de palmiers.

C'est de cette église que partirent en 1982 les prières du lundi qui débouchèrent en novembre 1989 à la "révolution pacifique" qui aboutit à un gouvernement transitoire avant la réunification allemande.

 

Cette plaque commémore le départ de la "révolution pacifique" qui, partie de réunions hebdomadaires dans cette église,  allait faire tomber la RDA sans faire une seule victime, ce qui est une de leurs légitimes fiertés.

Nous arrivons à la toute nouvelle Université de l'Augustplatz bordée par le nouvel Opéra.

Nous allons admirer ensuite l'église St. Thomas ou Jean Sébastien BACH fut chef de chœur pendant trente ans pour nourrir les vingt enfants de ses deux femmes successives. 

Nous admirons sa statue puis son tombeau, tout d'abord abandonné dans un coin du cimetière, et plus tard, lorsque son génie fût reconnu, transféré dans le chœur de l'église.

Chacun va ensuite déjeuner dans un des nombreux restaurant, Imbiss ou, comme ici, à la pizzeria de l'Augustplatz. 

L'apres-midi, nous allons visiter les locaux de la Stasi avec un autre excellent interprète. On a eu ensuite une très intéressante discussion avec lui autour d'une bière.

Le soir, nous avons diné à la célèbre Auerbachs Keller sous la tutelle du diable sous tous ses avatars.

Le cadre du restaurant en cave est très beau et très bruyant, le plat de viande typisch deutsch avec ses boules de Knödel. 

Ensuite certains vont profiter de l'éclairage de l'opéra de Leipzig la nuit. Avec ses illuminations, il change complètement du bâtiment sombre de la journée.

La Statue de Ludwig GOETHE

Faust tenté par le diable

L'Opéra de Leipzig la nuit

 Mardi 9 avril : Nous traversons l'Elbe en tramway pour admirer le "Völkerschlachtsdenkmal",  "Monument de la Victoire des Peuples" contre Napoléon en 1813, après le désastre de la campagne de Russie, trahi par ses alliés saxons, deux ans avant la bataille de Waterloo...

C'est un gigantesque monument de 91m de haut construit en 1913, magnifié par le 3ème Reich, détruit lors de bombardements américains de 1944 et entièrement rebâti par les différents régimes allemands jusqu'en 2018.

 

Du haut de ce belvédère, nous avons une vue tout autour de Leipzig et de ses environs.

L'après-midi libre jusqu'à 16 h nous permet à une dizaine d'entre nous de déjeuner dans une pizzeria près de l'église St. Thomas

 

Retour à l'hôtel puis à la gare ou nous prenons vers 17h15 le train de Dresde où nous arrivons une heure et demi plus tard.

Nous sommes accueillis grandieusement par Ingo, ancien professeur de francophonie de Dresde qui nous guide en tramway à notre hôtel "Cityherberge" ou nous dinons tout de suite à 19h30.

Mercredi 10 avril : Ce matin, cela commence comme d'habitude par le petit déjeuner. Une guide vient nous chercher et nous emmène à travers la ville de Dresde.

Dresde est une très ancienne ville, habitée non par des saxons, mais par une tribu de slaves, les sorabes.
Cette ville de 200.000 habitants, mentionnée depuis 1241, était de tout temps la ville de la cour.

C'est tout à la fin de la guerre que les anglais détruisirent un des plus beau joyau de la civilisation allemande par un bombardement du centre ville qui détruisit le château, les églises, opéras, faisant en quelques minutes plus de 6.000 morts. La température de l'incendie atteignit 1000° au centre ville, brulant vives des personnes refugiées au sous-sol de l'église Notre Dame ou ailleurs. Ce n'est pas un objectif stratégique qui était visé, mais simplement pour saper le moral des populations civiles. Ce bombardement a été reconnu internationalement "crime de guerre". Après la chute de la RDA, la reconstruction ou la restauration des bâtiments et des places s'est accélérée pour les 800 ans de la ville.

Dresde est une grande capitale culturelle qui compte 50 musées, dont une dizaine sont parmi les plus importants du monde dans leur catégorie. Ils font partie d'un ensemble appelé "Collections nationales de Dresde".

Un des ducs de Saxe eut deux enfants à qui il demanda de régner ensemble sur le duché.

L'aîné, Ernest est parti à Leipzig, le second, Albert, partit à Dresde ou il fonda la dynastie albertine.

Nous voyons tout d'abord la Frauenkirche, église Évangélique baroque !

Totalement écroulée lors des bombardements, elle fût, avec son quartier, conservée par la RDA comme souvenir de la barbarie de la guerre.

Ce n'est que 30 ans plus tard qu'elle fut rebâtie à l'identique par de nombreux donateurs allemands et des mécènes internationaux.

L'intérieur est surprenant avec la forme basilicale avec une très courte nef sobre contrastant avec un maître hôtel dégoulinant de baroque.

La question du maintien ou non des bâtiments d'architecture communiste s'est posée. La Saxe a considéré que les 40 ans d'occupation communiste faisaient partie de leur histoire.

Ils ont décidé de conserver ces bâtiments contrairement à certaines villes qui les ont fait disparaître.

 

Le roi Auguste Le Fort (1630 - 1733) prit la religion catholique pour devenir roi de Pologne, mais laissa ses sujets libres de garder le protestantisme. Il fut un grand bâtisseur, connaisseur et collectioneur d'objets d'art. C'est à lui que Dresde soit ses richesses.

Nous tournons ensuite autour du château ou nous admirons une frise de 25 m de long représentant toute la généalogie albertine sur des carreaux de porcelaine de Meissen.

Il a fallu 25.000 carreaux pour la réaliser. Seuls deux cent d'entre eux ont du être refaits après la bombardement qui avait rasé le château !

Nous entrons dans la cour du château ou se trouve le trésor des rois de Saxe. Nous visitons la « nouvelle galerie verte » ou sont les plus belles pièces. Une merveille incomparable ! 

 

La "Voute Verte" de Dresde : Le trésor des Princes de Saxe

Le château de la Résidence (Residenzschloss), situé entre la Frauenkirche et le palais Zwinger, abrite d'importants musées : la Grünes Gewölbe (Voûte Verte), divisée en deux parties (Historisches Grünes Gewölbe et Neues Grünes Gewölbe). Ces salles munies de murs de plusieurs mètres d'épaisseur en garantissait la sécurité. Elles devaient leur nom à leur couleur vert malachite. Elles ont perdu leurs couleurs, mais en ont gardé le nom.

Les princes électeurs de Saxe les utilisèrent comme chambre de trésor secrète pour les bijoux précieux et les documents importants.

C'est à ce jour la plus importante collection de trésors en Europe. Ce "Musée-Trésor" fondé en 1547 par Maurice de Saxe s'enrichit régulièrement et plus tard, à la fin de sa vie, Auguste le Fort l'ouvrit au peuple en 1729.

À l’approche de la guerre, en 1938, les trésors de la Voûte verte furent transférés dans la Forteresse de Koenigstein.  

La Voûte verte fut sévèrement endommagée le 13 février 1945, lors du bombardement par les anglo-américains.

La description de ces richesses dépasse toute possibilité.

Ces salles des "Vôutes Vertes" contiennent au total plus de 4.000 objets d’art accumulées depuis six cents ans.

Ces deux salles contiennent des statues de bronze et des œuvres d’art en argent, or, ivoire et ambre. L’ordre dans lequel les salles sont visitées encore aujourd'hui fut planifié par Auguste le Fort, le point culminant étant la salle des objets précieux, qui rivalise de splendeur avec les objets magnifiques qu’elle contient.

 

La visite du Grand Mongol à Dresde

Le Grand Mongol (détail)

Le Grand Mongol (détail)

Un des 4.000 éléments du Trésor de la Voute verte

À gauche, le plus gros diamant vert du monde.

 

À droite, le détail d'un service de porcelaine, au milieu d'une foule d'ivoires, de pierres précieuses,

 

 

C'est par ces minuscules exemples que nous voulons vous persuader que le Trésor des Princes électeurs de Saxe des Voûtes Vertes contitue une des Merveiles du Monde qui, à elle seule, mérite le voyage.

 

 

Nous avons résumé ici les trois premiers jours de notre Voyage-Découverte. Mais ensuite :

  •    Il y a eu les fameuses porcelaines de Saxe de Meissen, il y a eu le château d'Albrechtsburg

  •     Il y a eu la visite de cette forteresse de Koenigstein, parfois attaquée, jamais prise, accueillant aujourd'hui 700.000 touristes par an.

  •    Il y a eu la cité-jardin de Hellereau qui se souvient encore des régimes princier, impérial, républicain, nazi, communiste qui se sont succédés avant d'accéder à la démocratie.

  •    Il y a eu la visite du jardin d'agrément des princes-électeurs de Saxe, à Pillnitz et son jardin botanique qui contient par exemple le plus ancien camélia de toute l'Europe à l'âge respectable de 262 ans,   

  •    Et on ne parlera pas des Gemälde Galerie de Leipzig, des musées de Dresdes et les usines Volkswagen toute électriques à Dresde où se joue l'avenir de l'automobile en Europe.

Un tel voyage ne peut être apprécié qu'en le faisant soi-même, prenant le temps de s'imprimer de sa culture, de son histoire, de tout le courage dont ce Land que traverse l'Elbe, a fait preuve d'un "Charaktersträrke" extraordinaire pour reconstruire à l'identique les plus belles merveilles qu'il possédait et qui fût totalement détruit par les bombardements anglo-américains du 13 février 1945, alors même que la guerre était déjà terminée.

Ce fût là notre chance et notre bonheur.